En inscrivant la « soutenabilité environnementale » dans la révision stratégique lancée début 2020, la Banque centrale européenne (BCE) a signalé qu’elle prenait au sérieux les appels pour intégrer la politique monétaire dans la lutte contre le changement climatique, et plus largement contre la crise écologique qui menace nos sociétés et nos économies. Pour contribuer à ce débat dont l’enjeu est exceptionnel, nous publions deux notes sur le rôle des autorités monétaires et prudentielles dans la transition écologique.
Wojtek Kalinowski & Hugues Chenet montrent ici comment surmonter les entraves qui ont empêché jusqu’ici les autorités monétaires et prudentielles de passer à l’action, à savoir un attachement toujours fort à la « neutralité » des politiques monétaires, une recherche vaine des réponses à la crise climatique dans la modélisation du risque financier, enfin un usage des scénarios limités à des exercices purement quantitatifs comme le stress-test climatique. Une approche plus qualitative permettrait à la BCE de signaler qu’elle est déterminée à agir par précaution, sans attendre que les risques climatiques se matérialisent. Si une banque centrale ne peut pas lutter contre le réchauffement climatique toute seule, elle possède de nombreux outils pour aligner les flux financiers avec les objectifs de l’Accord de Paris.
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Dans la note suivante, Jézabel Couppey-Soubeyran propose un tour d’horizon des options possibles pour verdir la politique monétaire, en faisant de la soutenabilité environnementale un objectif à part entière de la BCE.