Editorial du numéro 107 de l’Economie politique, « Le prix de la surconsommation »
L’ingéniosité de notre époque en matière de consommation rappelle la Complainte du progrès de Boris Vian, et l’on serait tenté de rallonger la liste avec un bac à œufs connecté ou encore des pommeaux de douche karaoké.
Parler d’une surconsommation déconnectée des besoins humains est forcément un parti pris normatif, mais c’est une normativité salutaire face aux cycles de production et de consommation de plus en plus courts, à l’image de l’essor de la fast-fashion ou de la « fast-déco » qui orientent la consommation dans un sens de plus en plus insoutenable, en détruisant au passage les modèles économiques plus anciens.
Les quantités de vêtements, le nombre d’appareils ménagers, d’écrans, d’heures passées sur Internet ne font qu’augmenter. Les achats sur les plateformes de vente en ligne ont explosé. Rien qu’entre 2022 et 2024, le nombre de petits colis en provenance de Chine a doublé, pour atteindre 800 millions.