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Un euro numérique pour un meilleur système monétaire : pour une option publique

Par Tristan Dissaux & Wojtek Kalinowski

18 janvier 2023

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A l’instar de nombreuses autres banques centrales, la Banque centrale européenne (BCE) examine actuellement la possibilité de mettre en circulation un « euro numérique », autrement dit une version numérique des billets et des pièces métalliques utilisés dans les transactions quotidiennes.

La présente étude explique les enjeux de l’euro numérique et plaide pour l’adoption d’un modèle particulier : l’option publique, autrement dit une monnaie de banque centrale proposée directement par la BCE aux particuliers et aux entreprises non financières, sans intermédiaires bancaires ou financiers.

A digital euro for a better monetary system

Une telle option publique ferait de l’euro numérique un moyen de paiement plus sûr, plus inclusif et gratuit par rapport aux solutions de paiement actuelles. A contrario, le potentiel transformateur de la nouvelle monnaie numérique risque d’être perdu si elle est conçue pour être utilisée uniquement par des intermédiaires bancaires et financiers, comme la BCE le prévoit actuellement.

Un euro numérique pourrait également améliorer les transferts et les paiements internationaux, ce qui profiterait surtout aux personnes ayant des situations de vie transfrontalières entre un pays de la zone euro et un pays hors zone euro.

Outre ses fonctions de paiement, l’euro numérique ouvrira la voie à de nouvelles politiques qui pourraient être particulièrement utiles pour soutenir l’économie en période de ralentissement ou pour accélérer la transition écologique.

Dans les débats actuels sur la monnaie centrale digitale, le principal argument avancé contre l’option publique consiste à dire qu’elle pourrait entraîner une fuite massive des dépôts des banques commerciales, avec des conséquences potentiellement néfastes pour le modèle de banque universelle et l’ensemble de l’économie. Ces inquiétudes nous paraissent exagérées ; elles servent surtout à fermer le débat avant même qu’il puisse avoir lieu. Nous avons au contraire besoin d’un large débat sur les objectifs à poursuivre et les fonctionnalités souhaitables du futur euro numérique.

Pour toute question, contacter Tristan Dissaux, membre du collège d’experts de l’Institut Veblen et chercheur à l’Université Libre de Bruxelles.

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