La question du financement occupe la place centrale du débat sur la mise en œuvre de la transition énergétique et écologique. Dans ce domaine, la réorientation des capitaux vers des investissements "verts" est souvent présentée comme la panacée pour désamorcer - à temps - la menace climatique.
S’il est certain qu’il faudra adopter les énergies propres et délaisser les énergies fossiles, la question se pose toutefois de la pertinence des marchés financiers comme levier d’action majeur. Instruments hautement complexes, ils deviennent vite indéchiffrables, échappant ainsi au débat démocratique. Dès lors, ne constituent-ils pas une potentielle menace pour la planète, en dépossédant décideurs et citoyens d’une compréhension fondamentale lors de la définition de politiques environnementales ? Dans quelle mesure les marchés financiers reflètent-ils une information pertinente sur l’état de notre planète ? La finance introduit-elle des incitations au respect des réserves de ressources naturelles non renouvelables et à la protection des ressources renouvelables ? En d’autres termes, la finance est-elle un bon outil de pilotage, capable de prendre en compte les impératifs écologiques et d’apporter des solutions efficaces à l’urgence climatique ?
Nous nous poserons ces questions lors d’une discussion animée par Aurore Lalucq, codirectrice de l’Institut Veblen et auteure avec Jean Gadrey de "Faut-il donner un prix à la nature ?", le 11 avril 2018 de 18 heures à 20 heures à l’Institut Veblen, 38 rue Saint-Sabin, 75011 Paris.
Attention ! Pour pouvoir assister à la conférence l’inscription - gratuite - est obligatoire. Merci de vous inscrire ici.
Intervenants :
Nicolas Bouleau est mathématicien et philosophe des sciences. Professeur émérite à l’Ecole des Ponts ParisTech, il y a dirigé pendant dix ans le centre de mathématiques qui fut un des premiers en France à travailler sur les nouvelles méthodes de la finance. Son dernier ouvrage, Le mensonge de la finance, vient de paraître aux Editions de l’Atelier.
Hugues Chenet est chercheur honoraire associé au University College London - Institute for Sustainable Resources (UCL/ISR). Il est co-fondateur et administrateur du think-tank 2° Investing Initiative, dont il fut le directeur Scientifique jusqu’en 2016. Titulaire d’un doctorat en Géophysique (2003), il a été chercheur au sein de l’agence spatiale japonaise (JAXA) avant de se spécialiser sur le secteur financier face aux enjeux climatiques.
Dominique Plihon est professeur à l’université Paris XIII. Se rattachant au courant théorique de l’école de la régulation, il dirige au sein du Centre d’économie de l’université de Paris Nord (CEPN) le pôle spécialisé en économie financière et publie régulièrement des articles dans l’hebdomadaire Politis.
Hélène Tordjman est maître de conférences à l’Université Paris XIII et chercheure à l’Institut Francilien Recherche Innovation Société (IFRIS). Elle a notamment publié « L’idéologie marchande au service de la biodiversité ? » avec Valérie Boisvert (Mouvements, 2012-2, n°70).