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Conférences et rencontres

Comment penser l’économie dans un monde fini ? L’Institut Veblen et le mouvement "Pour un réveil écologique" vous proposent un cycle de conférences mêlant économie, histoire et philosophie, pour porter un autre regard sur la transition.

Comment penser l’économie dans un monde fini ? L’Institut Veblen et le mouvement Pour un réveil écologique vous proposent des conférences croisant économie, histoire et philosophie, pour porter un autre regard sur la transition.

Présentation (cliquer pour dérouler)

Le manifeste « Pour un réveil écologique », signé par 30 000 étudiantes et étudiants depuis 2018, appelle à changer l’enseignement supérieur pour préparer les futurs décideurs, chercheurs, travailleurs et citoyens à faire face aux grands défis environnementaux et sociaux actuels. Cet appel fait écho aux mobilisations de chercheurs et étudiants contre l’incapacité de l’enseignement de l’économie à armer intellectuellement face à de tels sujets , qui prennent aujourd’hui forme dans des organisations comme Rethinking Economics.

La question de l’adaptation de notre mode de production aux limites écologiques est posée depuis les années 1960 et 1970, notamment à l’occasion de la parution du dit « Rapport Meadows » du Club de Rome en 1972. Le débat sur les limites à la croissance, encore en cours, reste pourtant quasiment absent de l’enseignement de l’économie, ainsi que des interventions d’économistes au grand public. Si l’existence de l’économie environnementale est à saluer, mais le sujet reste peu abordé et l’utilisation des concepts économiques traditionnels (fonction de production, externalités, marché comme unique mode de coordination, valorisation de la Nature, etc.) est fortement critiquée . Plus largement, il est apparent que le sujet n’est ni devenu central à la discipline, ni n’a poussé à une remise en question de ses méthodes et concepts. Dans la mesure où les discours économiques influencent l’opinion et les politiques publiques, où son enseignement façonne l’esprit de générations de citoyen.ne.s et futur décideur.e.s, c’est un sérieux problème.

Le débat sur les concepts, méthodes et les politiques à mettre en avant pour rendre la transition possible est pourtant particulièrement actif et de qualité. Des collaborations entre économistes et ingénieurs, physiciens, biologistes et sociologues ont donné naissance aux Etats-Unis dans les années 1970 à une approche que l’on peut qualifier d’économie écologique. Champ de recherche ouvert plutôt que paradigme structuré, l’économie écologique vise à développer un cadre d’analyse permettant de penser la production dans un monde fini et développe des thèmes comme l’évaluation environnementale (comptabilité verte, indicateurs), la macroéconomie écologique, la gestion des ressources en commun ainsi que le lien entre écologie, démocratie et justice sociale.

Ces travaux passionnants font le pari d’une sortie du cloisonnement intellectuel en économie, d’innombrables fois dénoncé autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la discipline. Si les contributions d’auteurs comme Herman Daly, Clive Spash, Robert Costanza et Nicolas Georgescu-Roegen sous-tendent les discours sur les limites à la croissance, ces auteurs restent trop peu connus dans le débat public, et continuent d’être ignorés par une grande partie des économistes. Pourtant, les problèmes soulevés dans les mobilisations citoyennes et étudiantes interrogent les fondements de nos modes de production : faut-il réinventer la croissance ou l’abandonner ? Faut-il promouvoir la sobriété ou de nouvelles formes de prospérité ? Peut-on modéliser une économie « post-croissance » ? Comment concilier écologie et justice sociale ? Quels modes d’organisation au-delà des seuls Etat et marché ? Comment financer la transition ?

Les mobilisations étudiantes actuelles appellent à mettre en question un cadre d’analyse fortement critiqué pour ses limites méthodologiques depuis la crise, orienté vers le « tout-croissance » et incapable de penser l’alternative. La réponse appropriée à cette fermeture intellectuelle est d’apporter du pluralisme : l’introduction critique à d’autres théories et disciplines en économie, en vue d’inventer d’autres modes de production ainsi que des politiques environnementales ambitieuses. C’est pour cela que l’Institut Veblen a souhaité construire avec le mouvement étudiant Pour un réveil écologique ce cycle de conférences. Ce projet s’apparente à d’autres actions, comme l’organisation du Prix Veblen des mémoires sur la transition, ou un partenariat avec la plateforme Exploring Economics.

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