Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le modèle économique intenable des Ehpad privés

La recherche de la performance financière pour contenter les actionnaires ou la « premiumisation » de l’offre s’accordent mal avec l’image présentée aux clients et à leurs familles.

Par 

Publié le 27 janvier 2022 à 05h40, modifié le 27 janvier 2022 à 18h44

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

L’Ehpad du Groupe Orpea Les Bords de Seine, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le 26 janvier 2022.

Le grand âge et la dépendance sont devenus un marché, le terrain de chasse de fonds d’investissements très actifs qui favorisent l’émergence de grands groupes privés comme Orpea ou Korian, cotés en Bourse.

La France compte 7 517 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), accueillant 606 400 résidents (chiffres 2020), qui se répartissent entre des structures publiques – souvent des annexes d’hôpitaux ou de centres communaux d’action sociale – (51 % des places), des maisons privées et à but non lucratif liées à des associations, à des congrégations ou à des mutuelles de santé (29 %), et des établissements privés commerciaux ,dits aussi « lucratifs » (20 %).

« C’est à partir de 1997 que les pouvoirs publics, prenant conscience des nouveaux besoins liés au vieillissement et à la dépendance, ont créé les Ehpad et ouvert cette activité et l’accès aux fonds publics à des acteurs privés », rappelle Ilona Delouette, chercheuse à l’université de Lille et autrice d’une thèse en économie sur le financement de la prise en charge de la dépendance. « Les groupes privés se développent, depuis, à vive allure, et ont créé 40 % des nouvelles places. »

« C’est un marché régulé, précise Virginie Magnant, directrice de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Avant d’ouvrir un établissement, il faut obtenir une double autorisation, celle de l’agence régionale de santé, qui finance les soins, et celle du conseil départemental, qui prend en charge les frais liés à la dépendance. Ces deux budgets sont très discutés, négociés et contrôlés. En revanche, le prix de l’hébergement, qui englobe l’administration, l’hôtellerie, la restauration, la lingerie et l’animation, est librement fixé par l’établissement. Seule son évolution, au fil du séjour d’un même résident, est limitée par un indice publié chaque année, par arrêté. »

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Au fil des quinquennats, la malédiction des lois pour le grand âge

Ecarts sur le prix de l’hébergement

C’est donc sur ce dernier poste que les écarts entre les établissements sont flagrants : la moyenne du prix de séjour tourne, sur la France entière, autour de 2 000 euros par mois, descend à 1 884 euros dans le secteur public, grimpe à 2 009 euros dans le privé non lucratif, et à 2 657 euros dans le privé commercial.

Le tarif pratiqué n’est cependant pas synonyme de présence accrue de personnel, un élément essentiel de la qualité du service, puisque le public emploie, en moyenne, 70,6 salariés pour 100 résidents, contre 52,3 salariés dans le privé commercial, un écart important, même en tenant compte de l’externalisation de certaines tâches, restauration, lingerie, distribution de médicaments…

Il vous reste 58.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.