Mario Draghi remet son rapport sur la compétitivité européenne à Ursula Von Der Leyen ©AFP - Nicolas Tucat
Mario Draghi remet son rapport sur la compétitivité européenne à Ursula Von Der Leyen ©AFP - Nicolas Tucat
Mario Draghi remet son rapport sur la compétitivité européenne à Ursula Von Der Leyen ©AFP - Nicolas Tucat
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Le rapport remis par Mario Draghi ce lundi livre un constat alarmant sur l'état de la compétitivité de l'Union européenne. L'Europe a-t-elle encore les moyens de rattraper son retard vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine ?

Avec
  • Francesco Saraceno, directeur adjoint du département d’études de l’OFCE
  • Mathilde Dupré, économiste, co-directrice de l’Institut Veblen
  • Andreas Eisl, chercheur en politique économique européenne à l'Institut Jacques Delors

Pour l'économiste Mathilde Dupré, la remise de ce rapport intervient dans un moment clé de la politique communautaire : "Ce n'est pas une surprise puisque c'est aussi un peu le constat que faisait déjà avant lui Enrico Letta dans le rapport qu'il a rendu en avril sur l'état du marché unique européen. Mais c'est vrai qu'il tire la sonnette d'alarme et comme on est en début du mandat de la nouvelle commission qui doit être nommée dans les semaines à venir et qu'il s'agit de fixer l'agenda de travail de cette nouvelle commission pour les cinq prochaines années. C'est un moment important."

Pour Francesco Saraceno, économiste à l'OFCE, ce moment n'est pas lié au hasard : "Parce que le contexte international a changé. On a entendu Mario Draghi au début de l'émission, donc le contexte international a changé. Et on a un contexte géopolitique beaucoup plus instable et donc les exportations sont beaucoup plus difficiles. On a une économie chinoise qui tire beaucoup mais qui a aussi plein de contradictions et qui est toujours au bord du gouffre, etc. Et donc tout ça pose le problème de changer de stratégie de croissance."

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Mais pour Mathilde Dupré, ce rapport est en-deçà des ambitions environnementales du Pacte Vert : "le Green Deal ne regardait pas que la question de la crise climatique. Il regardait aussi les autres dimensions de la crise écologique. Notamment, il invitait à ce qu'on essaye de trouver un modèle de croissance en Europe qui soit dissocié, découplé, de l'utilisation des ressources. Donc avec une vision beaucoup plus complète des limites planétaires telles qu'elles sont décrites par les scientifiques depuis quelques années maintenant et qui montrait aussi qu'il allait falloir agir sur les émissions mais sur la protection de la biodiversité, sur les pollutions etc. Le rapport Draghi dit qu'il faut faire des choix en gros et qu'autant on peut miser sur un système de croissance qui concilie compétitivité, innovation et décarbonation, autant ça supposerait de reléguer au second plein, voire d'abandonner les objectifs sur la biodiversité, sur les pollutions, parce que sinon on se met trop de contraintes pour y arriver."

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