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« Sur le terrain du verbe, le titre de “Champion de la Terre” sied particulièrement bien à M. Macron »

Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », pointe le décalage entre le discours du chef de l’Etat et la réalité de la politique environnementale de la France.

Publié le 29 septembre 2018 à 10h36, modifié le 30 septembre 2018 à 06h57 Temps de Lecture 4 min.

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Emmanuel Macron, lors du One Planet Summit, à New York, le 26 septembre.

Chronique. « Champion de la Terre » : Emmanuel Macron s’est vu décerner, mercredi 26 septembre, ce titre ronflant par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), à l’issue du One Planet Summit de New York (Etats-Unis).

Quelques jours auparavant, devant la 72e Assemblée générale des Nations unies (ONU), le président français avait prononcé un discours de portée générale, mais dont les questions environnementales n’étaient pas absentes, bien au contraire.

« L’avenir du monde, c’est celui de notre planète, qui est en train de se venger de la folie des hommes. La nature nous rappelle à l’ordre et nous intime d’assumer notre devoir d’humanité et de solidarité. Elle ne négociera pas, il revient à l’humanité de se défendre en la protégeant, a dit Emmanuel Macron devant ses pairs. Les dérèglements climatiques font voler en éclats la traditionnelle opposition entre le Nord et le Sud, les plus fragiles sont toujours les premières victimes emportées dans un tourbillon d’injustices, nous sommes tous frappés par les emballements terribles du climat de la Chine aux Caraïbes en passant par la Russie ou la Corne de l’Afrique. »

Sur le terrain du verbe, il va de soi que le titre de Champion de la Terre sied particulièrement bien à M. Macron. Depuis le désormais célèbre « Make our planet great again » (« Rendre notre planète à nouveau belle ») prononcé en juin 2017 en un pied de nez à son homologue américain Donald Trump et porté comme un étendard depuis, jusqu’à sa déclaration solennelle sur l’effondrement de la biodiversité, diffusée moins d’un an plus tard sur les réseaux sociaux, les phrases prononcées par le chef de l’Etat français pourraient être, ne varietur, mises dans la bouche des militants écologistes les plus radicaux.

Cruels hasards du calendrier

Souvenez-vous, c’était le 24 mars : « Vous vous réveillez et quelque chose a changé. Vous n’entendez plus le chant des oiseaux, déclarait le chef de l’Etat sur les réseaux sociaux. Vous regardez par la fenêtre : les paysages que vous avez jadis chéris sont désormais desséchés et toute vie en a disparu. L’air et l’eau, tout ce que vous respirez et qui permet la vie, est altéré. Ce n’est pas un cauchemar et encore moins une illusion. Vous le savez. Vous le savez parce que nous en constatons les premiers effets. Le temps du déni est révolu. » Etc.

Hélas, les hasards du calendrier sont parfois cruels. Au moment où le président français gagnait le championnat de la Terre, les associations environnementales françaises fêtaient, à leur manière, la première année d’application partielle du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement), l’accord commercial conclu entre l’Union européenne (UE) et le Canada, et auquel le président français s’est montré si favorable.

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