Pourquoi parle-t-on de post-croissance ? : épisode • 4/4 du podcast Croissance, post-croissance, décroissance

Croissance, décroissance, post- croissance ©Getty - Cemile Bingol
Croissance, décroissance, post- croissance ©Getty - Cemile Bingol
Croissance, décroissance, post- croissance ©Getty - Cemile Bingol
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Depuis la fin des années 1990, la critique de la croissance est redevenue audible. Certains plaident même de plus en plus vigoureusement pour la décroissance voire la post-croissance.

A la fin des années 1990, plusieurs travaux réinterrogent la croissance. En 1998, le rapport mondial sur le développement humain distingue développement et croissance économique et rappelle que cette dernière n’est pas une fin en soi ; en 2001, le département de l’OCDE publie un rapport intitulé  Du bien-être des Nations dans lequel la croissance du PIB est relativisée. Dans Qu’est-ce que la richesse ? ouvrage publié en 1999, il s'agissait de comprendre au terme de quel processus on avait pu réduire la richesse de la société à son taux de croissance et de proposer que nous adoptions d’autres critères de richesse. A la recherche d’indicateurs alternatifs au PIB, les économistes Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice découvrent au début des années 2000 de nombreux indicateurs de richesse qu’ils présentent dans leur ouvrage éponyme.

Raisonner "au-delà du PIB" ?

Depuis ce moment nous plaidons pour l’adoption de quelques indicateurs non monétaires (par exemple l’empreinte carbone et l’indice de santé sociale) choisis au terme d’une délibération démocratique - seule susceptible de dire ce qui compte - et qui permettraient d’enserrer le PIB dans des limites physiques (les fameuses limites planétaires) et sociales. Nous proposons donc de raisonner "au-delà du PIB" sans savoir si les investissements massifs que nous devons consacrer à la transition écologique ne conduiront pas à un surcroît temporaire de croissance. Cette position est critiquée à la fois par les économistes mainstream et par ceux qui pensent que le PIB n’est pas mauvais en soi : Jean Marie Harribey rappelle par exemple que celui-ci est la somme du PIB marchand et non marchand qui comprend l’ensemble des services rendus par les administrations, et est donc très précieux.

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D’autres chercheurs prônent la décroissance de l’économie, c’est-à-dire la diminution de la taille de celle-ci, dans la lignée des travaux d’ Herman Daly. Serge Latouche, Paul Ariès, Vincent Liegey, Agnès Sinaï, Jason Hickel, Giorgos Kallis ou Timothée Parrique appartiennent à ce courant. Ils considèrent que la production doit drastiquement diminuer, de manière organisée. (...)

À réécouter : Penser la décroissance
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