Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« La monnaie hélicoptère permettrait à la politique monétaire de retrouver un impact direct sur l’économie réelle »

L’économiste Jezabel Couppey-Soubeyran suggère, dans une tribune au « Monde », que la BCE abonde directement les comptes des ménages et des entreprises plutôt que de passer par l’écran des banques commerciales.

Publié le 22 janvier 2021 à 12h28, modifié le 22 janvier 2021 à 14h57 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Tribune. L’économie réelle voit peu la couleur des tombereaux de liquidités déversés par les banques centrales sur les banques et les marchés financiers. Normal, cette monnaie de banque centrale n’est pas celle qui est inscrite sur nos comptes bancaires. Elle ne circule pratiquement que dans l’espace financier (marchés monétaires, obligataires, boursiers, etc.). Il y aurait pourtant un moyen de la transférer directement aux ménages et aux entreprises. C’est la « monnaie hélicoptère », un instrument permettant d’inoculer instantanément le vaccin monétaire à l’économie réelle.

Depuis mars 2020, la Banque centrale européenne (BCE), comme les autres grandes banques centrales, abreuve les banques et les marchés financiers de liquidités. Elle a créé plus de 1 700 milliards d’euros de monnaie centrale depuis le début de la crise sanitaire pour les prêter aux banques ou racheter sur les marchés des titres, de dette publique notamment, aux investisseurs. Dans le même temps, la monnaie inscrite sur les comptes bancaires (les dépôts) ainsi que les billets en circulation dans la zone euro ont augmenté, mais beaucoup moins, d’environ 800 milliards d’euros. Cette monnaie additionnelle sert à acheter des biens et services, des biens immobiliers, ainsi qu’à des transactions financières, dans des proportions respectives difficiles à déterminer et avec des contributions à la reprise très inégales.

Quoi qu’il en soit, les pays de la zone euro restent en récession, avec une inflation un peu en dessous de zéro. La BCE a beau créer beaucoup de monnaie centrale, les banques commerciales ne créent pas autant de dépôts supplémentaires, et il n’est même pas certain que le supplément de monnaie qu’elles créent tout de même profite autant à l’économie réelle qu’aux marchés financiers. La Banque de France s’en justifiait même, fin décembre, en indiquant que la politique monétaire actuelle ne cherche pas à augmenter la quantité de monnaie en circulation proportionnellement à celle de la banque centrale, mais à faire baisser les taux longs pour améliorer les conditions de financement des ménages et des entreprises (Le Bulletin de la Banque de France n° 232/8). Reste que la baisse des taux longs n’a pas non plus l’effet d’entraînement attendu.

Quand l’économie trinque

La monnaie hélicoptère permettrait à la politique monétaire de retrouver un impact direct sur l’économie réelle et, ce faisant, d’atteindre les cibles qu’elle prétend poursuivre : l’inflation stabilisée à un niveau proche de 2 % n’est plus qu’un lointain souvenir, le niveau potentiel de production un vœu pieux, la stabilité financière aussi difficile à tenir qu’un « dry january » qui débuterait les yeux rivés sur une caisse de Meursault…

Il vous reste 49.7% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.