Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Coronavirus : la théorie du recours à la « monnaie hélicoptère » ressurgit

Avec la pandémie, l’idée que les banques centrales donnent directement de l’argent aux citoyens est débattue très sérieusement.

Par  (Londres, correspondance) et

Publié le 26 mars 2020 à 10h53, modifié le 26 mars 2020 à 12h56

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Le principe de la « monnaie hélicoptère » a été théorisé par l’économiste américain Milton Friedman, en 1969.

Alors que la planète se débat avec la pandémie de Covid-19 et les perspectives de récession, le président des Etats-Unis, Donald Trump, caresse un espoir : celui que « le pays se remette en marche pour Pâques ». Pour cela, il a lancé, avec le Congrès, un plan de relance de 2 000 milliards de dollars (1 846 milliards d’euros), avec une mesure inédite : les ménages américains en dessous d’un plafond de revenus recevront début avril un chèque du Trésor (ministère des finances) d’un montant de 1 200 dollars pour un adulte, 2 400 dollars pour un couple et 500 dollars par enfant.

De quoi retourner faire le plein de courses chez Cosco ou Walmart, redonner vie aux centres commerciaux désertés, remettre du carburant dans la voiture – autrement dit, relancer la consommation et la machine économique.

Donner directement de l’argent aux consommateurs, sans passer par le crédit bancaire, c’est le principe de l’helicopter money (« monnaie hélicoptère »). Selon la description de l’économiste Milton Friedman en 1969, cela consiste, pour la Banque centrale d’un pays, à créer de la monnaie pour la distribuer directement aux citoyens. « Imaginons qu’un jour un hélicoptère vole au-dessus de cette communauté et jette des billets de 1 000 dollars », avait-il suggéré.

En ce sens, la mesure prise par le Congrès américain n’est pas à proprement parler de la « monnaie hélicoptère », puisque l’argent proviendra du budget fédéral et non de la Réserve fédérale (la Banque centrale). Mais l’idée, qui paraissait farfelue il y a encore quelques années, est désormais débattue très sérieusement.

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales sont à la manœuvre : elles ont d’abord placé les taux d’intérêt à zéro, puis se sont mises à acheter des titres financiers, notamment des obligations d’Etat, augmentant toujours un peu plus les montants injectés. La Banque centrale européenne promet en 2020 d’acheter pour 1 000 milliards d’euros. Mais cette méthode est de moins en moins efficace. « Les économies des pays concernés ne s’en portent pas particulièrement bien », écrivait en janvier l’Institut Veblen dans un rapport, prônant le recours à la monnaie hélicoptère.

« Brutalité inouïe »

Plutôt qu’introduire cet argent dans les circuits financiers, en espérant que les banques en transmettent les effets sur le terrain, ne vaudrait-il pas mieux le verser directement aux citoyens ? François Perret, directeur général de Pacte PME et fondateur de l’Institut Anaxagore, est un ardent défenseur de cette idée. Dans un article publié lundi dans Forbes, il souligne que le choc économique, « d’une brutalité inouïe », impose de trouver des solutions nouvelles, comme « distribuer du cash, beaucoup de cash, directement aux citoyens, pas seulement aux entreprises ».

Il vous reste 39.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.