[Appuyant les « 100 principes pour un nouveau monde » énoncés, dans une tribune au « Monde », par l’ancien ministre de l’environnement Nicolas Hulot, neuf personnalités d’horizons divers, parmi lesquelles Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, ou la coprésidente du GIEC Valérie Masson-Delmotte, livrent leurs propositions pour l’après-Covid-19. Leurs idées ont en commun de viser, au regard des bouleversements provoqués par la crise sanitaire, à prendre en main l’avenir de la planète après la pandémie.]
- « Reconnaître que tous les êtres ont droit aux dons de la Terre » : Vandana Shiva, militante féministe et écologiste indienne
« Le temps est venu de prendre conscience que nous faisons partie de la nature. Nous ne sommes pas séparés d’elle, ni supérieurs aux autres êtres avec lesquels nous partageons notre planète. Le temps est venu de renoncer aux illusions de l’esprit mécaniste qui, dans son ignorance et son aveuglement, autorise la violation des limites planétaires et écologiques, et décrit ces violations comme un progrès. Le temps est venu d’aller au-delà de l’économie de la croissance illimitée et de la cupidité sans limites. Le moment est venu de reconnaître que tous les êtres ont droit aux dons de la Terre pour leur subsistance. Le temps est venu de se souvenir de l’enseignement de Gandhi : la Terre a assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de quelques-uns. »
- « Sauver les gardiens de la forêt amazonienne » : Sebastiao Salgado, photographe brésilien
« Le temps est venu de nous lever pour protéger les tribus d’Indiens d’Amazonie, pour préserver leur culture et pour sauvegarder notre histoire. A cause du coronavirus, une partie de ces Indiens, peut-être même la totalité, risquent de disparaître. Les assauts du président Bolsonaro ont fait sauter tous les filtres qui protégeaient ces peuples. On assiste à la ruée dans la forêt amazonienne des orpailleurs et des exploitants forestiers, mais aussi des sectes religieuses qui, en apportant la parole de leur dieu à ces Indiens isolés, vont les contaminer.
Le temps est venu de nous mobiliser pour sauver ces gardiens de la forêt, comme cela a été fait l’été dernier pour faire pression sur Jair Bolsonaro afin que cessent les incendies de la forêt. C’est, pour eux, une question de vie ou de mort. »
- « Reconnaître le droit à l’imagination de toutes et tous » : Rob Hopkins, fondateur du mouvement des villes en transition
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