Comment améliorer les conditions de travail ?

Collègues travaillant ensemble sur un projet ©Getty - Thomas Barwick
Collègues travaillant ensemble sur un projet ©Getty - Thomas Barwick
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Les difficultés de recrutement et le phénomène qualifié sans doute trop rapidement de "grande démission" ont beaucoup à voir avec les mauvaises conditions de travail. Comment s’expliquent les piètres conditions de travail françaises ?

L’enquête "Conditions de travail" est réalisée depuis 1978 par la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques du Ministère du Travail. Elle passe environ tous les sept ans et permet de suivre l’évolution des conditions de travail en France. Il existe aussi une enquête européenne, conçue et passée par Eurofound, l’agence de l’Union européenne chargée de l’amélioration des conditions de vie et de travail. Elle publie depuis 1990 tous les cinq ans un vaste panorama des conditions de travail en Europe. Ces différentes enquêtes mettent en évidence la position plus que médiocre de la France en matière de conditions de travail : qu’il s’agisse des accidents du travail, des problèmes de stress, de la dépression et d’anxiété ou de l’intensité du travail, la France est à la traîne. En 2018, une étude du Centre d’études de l’emploi (réalisée par Nathalie Greenan et Majda Seghir) avait mis en évidence que sur les vingt années passées, la France présentait la plus forte exposition de ses travailleurs à des conditions de travail dégradées.

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Dans leur exploitation de la vague 2010 de l’enquête Européenne sur les conditions de travail, deux chercheurs, Duncan Gallie et Ying Zhou, ont cherché à comprendre le rôle de l’organisation du travail dans cette situation. En effet, il existe différentes formes d’organisation du travail qui autorisent plus ou moins d’autonomie aux travailleuses et travailleurs et sont plus ou moins corrélées avec la satisfaction au travail. Edward Lorenz et Antoine Valeyre avaient déjà montré, en exploitant la même enquête, que les modèles d’organisation du travail différaient fortement selon les États membres. Les pays du Nord font une large place aux organisations apprenantes – dans lesquelles les salariés disposent d’une forte autonomie dans le travail, autocontrôlent la qualité de leur travail, travaillent en équipe, exercent le plus souvent des tâches complexes, non monotones et non répétitives et subissent peu de contraintes de rythme –, alors d’autres pays comme le Royaume-Uni, l’Irlande ou l’Espagne font plus de place aux organisations en lean production caractérisées par des situations de travail en "autonomie contrôlée".

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Gallie et Zhou classent les différents types d’organisation du travail selon leur capacité à permettre la participation des salariés à la prise de décision dans leur travail au quotidien et leur influence sur l’ensemble des questions affectant leur travail. (...)

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