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La transition monétaire. Pour une monnaie au service du bien commun

Par Jézabel Couppey-Soubeyran & Pierre Delandre

19 mai 2021

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Depuis de nombreuses années, le système monétaire fait l’objet de vifs débats et de nombreuses innovations à différentes échelles. Une transformation du système monétaire est déjà en cours, mais il faudra aller plus loin pour mettre la monnaie au service de la transition écologique.

A l’occasion de la parution de la note, l’Institut Veblen organise trois tables-rondes sur le thème "La transition monétaire dans la transition social-écologique" (REDIFFUSION DISPONIBLE).

Présentation

Le paysage monétaire est agité. Au sommet de l’édifice, les banques centrales n’ont de cesse d’amplifier les politiques dites « non conventionnelles » qui transforment leur mode d’action, consistant à fournir des montants sans précédent de monnaie aux banques et aux marchés financiers. À sa base, le système est bousculé par le développement des cryptoactifs et des stablecoins, l’essor de nouveaux prestataires de services de paiement, la diffusion des monnaies complémentaires, jusqu’aux débats sur la monnaie centrale digitale menés au sein des banques centrales elles-mêmes.

En même temps, de nombreuses propositions de réforme monétaire insistent sur la nécessité de créer un nouveau mode d’émission de monnaie, dans lequel c’est la banque centrale ou un institut d’émission qui déciderait, dans le cadre d’une gouvernance démocratique renouvelée, d’émettre une quantité de monnaie centrale nécessaire pour poursuivre des objectifs donnés, par exemple certains investissements dans la transition écologique où les financements classiques s’avèreraient insuffisants.

La présente note s’inscrit dans cette mouvance et propose un mode « volontaire » de création de la monnaie centrale. Le terme de « transition monétaire » désigne le passage à ce nouveau mode d’émission qui pourrait coexister avec la monnaie de crédit bancaire classique.

Cette émission monétaire serait différente de celles qui existent actuellement, en deux points essentiels :

 elle ne serait associée ni à un crédit ou prêt remboursable, ni à un achat de titres revendables, elle serait donc « sans contrepartie ».

 et puisqu’aucune contrepartie exigible sous forme de remboursement n’amènerait à ce que la monnaie créée retourne vers la banque centrale, elle serait « permanente » au lieu d’être temporaire.

Le débat s’ouvre. Selon nous, il s’inscrit dans une régularité historique qui veut que chaque fois que la société en a eu besoin, elle a transformé le système monétaire pour l’adapter à ses besoins.

Publié en partenariat avec Etopia.

La transition monétaire. Pour une monnaie au service du bien commun

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